Famille St-Onge

Pionnier des St-Onge

Vincent Boissonneau dit St-Onge et Anne Collin

Vincent Boissonneau dit St-Onge, fils de Jean Boissonneau dit St-Onge et Jeanne Cochen. Il est né vers 1637 à St-Seurin-d’Uzet, près Mortagne sur Gironde, Sainte, Saintonge. Il s’est marié le 18 octobre 1669 à Ste-Famille, Île-d’Orléans, avec Anne Collin (Fille du Roi) âgée d’environ 21 ou 22 ans, fille de Nicolas Collin et Isabelle Calende. Anne est née vers 1647 à Ste-Croix, Sens, Champagne. Elle est décédée le 28 juillet 1719à St-Jean, Ile d’Orléans. Vincent a été soldat compagnie de Maximy du régiment Carignan. Il est décédé le 13 septembre 1715 à St-Jean, Ile d’Orléans.

Les enfants de Vincent Boissonneau dit St-Onge et Anne Colin sont:

  1. Élisabeth Boissonneau est née le 19 juillet 1670 à Sainte-famille, Île d’Orléans. Elle est décédée le 9 février 1703, Beaumont. Elle s’est mariée avec René Foreau Deslauriers le 15 janvier 1694 à St-Jean, Île d’Orléans.  .
  2. Marie Jeanne Boissonneau est née le 23 janvier 1672 à Sainte-famille, Île d’Orléans. Elle est décédée en décembre 1757, Yamachiche. Elle s’est mariée avec Jean Baptiste Gélinas Bellemare le 8 novembre 1700 à St-Jean, Île d’Orléans.
  3. Philippe Boissonneau est née le 1 novembre 1673 à Québec. Il est décédé le 3 août 1678, Sainte-famille, Île d’Orléans.
  4. Anne Boissonneau est née le 12 mars 1676 à Sainte-famille, Île d’Orléans. Elle est décédée le 3 août 1678, Sainte-famille, Île d’Orléans.
  5. René Boissonneau est née le 10 juin 1678 à Sainte-famille, Île d’Orléans. Il est décédé 3 août 1678, Sainte-famille, Île d’Orléans.
  6. Jean Boissonneau est né le 21 juin 1679 à Sainte-famille, Île d’Orléans.
  7. Jacques Boissonneau est née le vers 1681.
  8. Louis Boissonneau est née le 5 septembre 1683 à St-Jean, Île d’Orléans. Il est décédé 14 janvier 1685, St-Jean, Île d’Orléans.
  9. Nicolas Boissonneau est née le 29 octobre 1685 à St-Jean, Île d’Orléans. Il est décédé. 30 mars 1737, Hôtel-Dieu de Québec; m. Marie Jeanne Poisson, 12 juillet 1709.
  10. ? Boissonneau est né le 16 août 1688, St-Jean, Île d’Orléans. Il est décédé. 16 août 1688, St-Jean, Île d’Orléans.
  11. Jean Pierre Boissonneau est née le 24 octobre 1689 à St-Jean, Île d’Orléans. Il est décédé. 24 octobre 1724, St-Jean, Île d’Orléans.
  12. Vincent Boissonneau est née le 14 avril 1692 à St-Jean, Île d’Orléans.

L’ancêtre Vincent-Nicolas Boissonneau dit St-Onge[1] a été littéralement écrasé sous le poids de ses qualités de cœur et d’esprit. Le 3 août 1678, 3 de ses plus jeunes enfants, Philippe, Anne et René, perdent la vie dans un incendie. 4 de ses 9 autres rejetons mourront en bas âge et Jean-Pierre, l’avant-dernier fils, mènera une existence bien pénible pour la famille puisqu’il était « idiot et tombait du haut mal ».

Vincent-Nicolas a sans doute appris de bonne heure à faire face courageusement à l’adversité, car il arrive en Nouvelle-France à 30 ans ou presque, après avoir vraisemblablement guerroyé plusieurs années sur le sol français ou en Allemagne.

Les 19 et 30 juin 1665, les premières unités du Régiment de Carignan arrivent au Canada, suivies d’un certain nombre d’autres le 16 juillet. Les 18 et 19 août, 2 navires jettent l’ancre à Québec chargés chacun de 4 compagnies commandées par le colonel de Salières lui-même; 5 jour plus tard le capitaine Guyon en emmène 4 autres. Enfin, le 12 septembre, le Saint-Sébastien et le Jardin de Hollande et, 2 jours plus tard le Justice, transbordent sur le sol québécois plusieurs autres compagnies qu’accompagnent le gouverneur général de Courcelles et l’intendant Jean Talon.

Vincent-Nicolas Boissonneau fait partie de la compagnie du capitaine Maximy qui arrive en septembre en même temps que celles des capitaines Latour, Lanoraye, Loubias, Saint-Ours, Petit, Duprat, et Dugué.

Le 30 septembre 1665, Marie de l’Incarnation écrit ce qui suit à son fils: « Tous les vaisseaux sont arrivés et nous ont amenés le reste de l’armée avec les personnes les plus considérables que le roi envoie pour secourir le pays. Ils ont pensé périr tous à cause des tempêtes qui les ont arrêtés 4 mois durant le trajet. Aux approches des terres, impatients d’une si longue navigation, ils ont trop tôt ouverts les sabords de leur navire, ce qui a fait que l’air y étant trop entré, la maladie s’y est mise, qui a causé bien de la désolation. D’abord il en est mort 20, et il a fallu en mettre cent 30 à l’hôpital, entre lesquels il y avait plusieurs gentilshommes volontaires, que le désir de donner leur vie pour Dieu avait fait embarquer. La salle de l’hôpital était pleine; il en a fallu mettre dans l’église, laquelle était remplie jusqu’aux balustres; il a fallu avoir recours aux maisons voisines, ce qui a extraordinairement fatigué toutes les religieuses, mais ce qui a aussi excellemment augmenté leur mérite. »

À la guerre comme à la guerre Vincent-Nicolas n’est pas encore au bout de ses peines! Le 24 janvier 1666, les capitaines de Lafouille, Maximy et Loubias se retrouvent aux Trois-Rivières avec leurs hommes. Le lendemain, journée extrêmement froide, les 3 compagnies se mettent en marche à travers le Lac Saint-Pierre afin de se rendre au Fort Richelieu. Quelques soldats, dont les jambes sont tailladées par les glaces ou dont les mains et les bras commencent à geler, doivent rebrousser chemin. Le 30 janvier, toute l’armée part du fort Sainte-Thérèse pour aller attaquer les bourgades des Agniers, mais la guerre fera moins de victimes que la faim et le froid.

Habitant de l’Île d’Orléans

Une fois le conflit terminé, le soldat Boissonneau sera du nombre de ceux qui accepteront de demeurer dans la colonie. Il reçoit donc les cent francs que le Roy lui offre pour l’aider à s’installer et attend patiemment que le souverain lui délègue l’une de ses « filles ». Entretemps, il décide de s’établir dans l’Île d’Orléans qu’il connaît bien car il y a déjà été cantonné avec sa compagnie.

Le 18 octobre 1669, Vincent-Nicolas a découvert celle dont il veut faire la reine de son foyer. En l’église Sainte-Famille, il épouse Anne Colin en présence de 2 co-paroissiens: Pierre Roche et Pierre Garant. Une semaine plus tard, le notaire Romain Becquet rédige son contrat de mariage. Le tabellion note que l’époux, habitant de l’Île d’Orléans  de la paroisse Saint-Seurin au bourg de Mortagne, évêché de Saines. L’épouse est née à Sainte-Croix de Sens, en Orléanais. Anne apporte des biens estimés à 200 livres plus un don de 50 livres du Roy.

Parmi les invités à la signature du contrat, on remarque Marie-Barbe de Boullogne, veuve de l’ancien gouverneur général Louis d’Ailleboust; Anne Gasnier, la grande protectrice des « filles du roi », veuve de Jean Bourdon, ancien procureur du roi au Conseil souverain; Étienne Blanchon dit Larose, Philippe de Poitiers, Nicolas Droysy, Gilles Dutarte, Jean-Baptiste Gosset, etc. Durant les années qui suivent son mariage, on n’entend guère parler de Vincent-Nicolas. L’ancêtre consolide son emprise sur le lot qu’il n’a probablement pas encore acquis en bonne et due forme.

Le 7 avril 1674, il prend à bail une terre appartenant à Simon Rocheron. Vers la même époque, il acquiert de Guy Boidin, dit St-Martin, un autre membre de la compagnie de Maximy, une terre de 3 arpents de front sis à Saint-Jean de l’Île d’Orléans, entre celle de Méry Blouin et de Jean Brochu. C’est là que l’ancêtre installera sa famille de façon définitive. C’est la terre ancestrale.

Le recensement de 1681 révèle que Boissonneau, alors âgé de 44 ans et sa femme de 10 ans sa cadette, possède dans le comté de Saint-Laurent (3 bêtes à cornes et 5 arpents en valeur). La famille a déjà été décimée par le tragique incendie de 1678, mais seulement 3 enfants sont mentionnés alors qu’en réalité il en a 4: Élizabeth 11 ans, Jeanne 9 ans, Jean 2 ans, Jacques 2 mois. Les arpenteurs Villeneuve et de Catalogne indiqueront son emplacement sur leurs cartes publiées respectivement en 1689 et en 1709.

Tantôt Vincent, tantôt Nicolas

Fait curieux, Boissonneau se fait tour à tour appeler par l’un ou l’autre de ses prénoms, quoique celui de Vincent prédomine dans les actes notariés. Le 1er août 1707, il rappelle son fils Jean déjà établi à Yamachiche afin de lui faire donation de 2 des 3 arpents acquis de Boidin, 33 ans plus tôt. Il est clair qu’en cédant à son aîné les 2 tiers de son bien, y compris une maison et du bétail, il veut que Jean soit le soutien de sa vieillesse. La terre de Saint-Jean demeurera propriété de la famille Boissonneau jusqu’au début du XIXe siècle.

[1] La généalogie des Boissonneau a été préparée avec la collaboration du généalogiste Jean-Jacques Lebeau.

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