Famille Lalonde

Pionnier des Lalonde – Jean Lalonde dit l’Espérance et Marie Barbant

Jean Lalonde dit l’Espérance, fils de Philippe Lalonde dit l’Espérance et Jeanne Duval est né en 1640 à Notre-Dame-du-Havre-de-Grace Rouen, France et a été baptisé en 1640 à Seine-Maritime, Rouen, France. Il s’est marié le 14 novembre 1669, à l’âge de 28 ou 29 ans, à Trois-Rivières, avec Marie Barbant, âgée de 29 ou 30 ans, fille d’Alexandre Barbant et Marie LeNoble. Marie est née en 1639 à Dieppe, Pont Ango, Dieppe, 76200, France. Elle est décédée en 1702, à l’âge de 62 ou 63 ans, à Lachine. Jean est décédé le 30 septembre 1687, à l’âge de 46 ou 47 ans, à Baie-d’Urfé le 29 septembre 1687, les Iroquois attaquent Jean de Lalonde. Il a été inhumé le même jour à Ste-Anne-de-Bellevue.

 

Jean Lalonde dit l’Espérance et Marie Barbant ont eu 5 enfants:

  1. Jean Lalonde est né le 6 mai 1671 à Sorel et est décédé avant 1679.
  1. Marie-Madelaine Lalonde est née en 1672 à Lachine. Elle s’est mariée le 18 février 1686, à l’âge de 13 ou 14 ans, à Ste-Anges, Lachine, avec Guillaume D’Aoust, âgé de 40 ou 41 ans, fils de Nicolas D’Aoust et Jeanne Aubert. Guillaume est né en 1645 à Soissonne, Picardie, France. Il est décédé le 8 mars 1728, à l’âge de 82 ou 83 ans, à Ste-Anne-de-Bellevue. Marie-Madelaine est décédée le 1er janvier 1761, à l’âge de 88 ans, à Ste-Anne-de-Bellevue. Elle a été inhumée le 3 janvier 1761 au même endroit. Voir Pionnier famille D’Aoust
  1. Jean-Baptiste Lalonde est né le 10 octobre 1675 à Lachine. Il s’est marié le 3 février 1698, à l’âge de 22 ans, à Pointe-aux-Trembles, avec Marguerite Masta, âgée de 17 ans. Elle est née le 12 décembre 1680 à Pointe-aux-Trembles. Elle est décédée le 22 septembre 1699, à l’âge de 18 ans, à Pointe-aux-Trembles. Par la suite, Jean-Baptiste s’est remarié le 24 octobre 1701, à l’âge de 26 ans, à Laprairie, avec Jeanne Gervais, âgée de 22 ans, fille de Mathieu Gervais dit Parisien et Michelle Picard. Jeanne est née le 5 août 1679. Elle est décédée le 31 octobre 1765, à l’âge de 86 ans. Jean-Baptiste a été capitaine de milice. Il est décédé le 4 février 1750, à l’âge de 74 ans, à Ste-Anne-de-Bellevue. Jean-Baptiste resta à Baie d’Urfé sur la terre de son père et ses descendants se sont établis à Sainte-Anne de Bellevue et à Vaudreuil.
  2. Jean Lalonde est né le 7 février 1679 à Montréal (Côte Saint-Pierre)
  3. Guillaume Lalonde dit L’espérance est né le 21 août 1684 à Lachine, son parrain est Guillaume Daoust son oncle alors parti en guerre contre les Iroquois et sa marraine est Marie-Madeleine de Lalonde, sa soeur. Il s’est marié le 27 avril 1710, à l’âge de 25 ans, à Ste-Anne-de-Bellevue, avec Sarah Madeleine Allen, âgée de 17 ans, fille d’Edward Allyn et Mercy Painter. Madeleine est née le 1er mai 1692 à Deerfield, Massachusetts, USA. Elle est décédée le 25 décembre 1764, à l’âge de 72 ans, aux Cèdres. Guillaume est décédé le 21 août 1752, à l’âge de 67 ans, aux Cèdres.
  4. Guillaume s’installait d’abord à l’île Perrot puis, quelques années plus tard, Guillaume et sa famille traversent la rivière des Outaouais pour s’établir aux Cèdres à Soulanges. Les descendants de Guillaume ont contribué à développer la paroisse de Saint-Joseph des Cèdres de Soulanges sur les bords du fleuve Saint-Laurent. Quelques descendants de Jean-Baptiste allèrent aussi les rejoindre aux Cèdres.

On trouve l’origine de la famille Lalonde dans le diocèse de Rouen en Normandie, France. En 1665, notre premier ancêtre Jean de Lalonde avait 25 ans quand il arrive à Québec, en Nouvelle-France comme soldat du régiment de Carignan-Salières. Il est le fils de François-Philippe Lalonde et de Jeanne Duval de Rouen en Normandie. En 1687, il demeurait à Baie d’Urfé en Nouvelle-France, quand il fût tué par les Iroquois, à l’âge de 47 ans.

Jean de Lalonde, dit l’Espérance était sans doute soldat de la compagnie Sorel du régiment Carignan-Salières. Il s’était embarqué au Havre pour arriver à Québec à la troisième semaine d’août 1665. Il serait arrivé en Nouvelle-France sur le bateau Aigle d’or ou Saint-Siméon. Aucune preuve ne vient cependant étayer cette affirmation. Mais plusieurs soldats surnommés l’Espérance sont arrivés avec le régiment de Carignan.

Jean de Lalonde fut un de ceux qui accepta de rester en Nouvelle-France. Au recensement de 1666, il habite dans la paroisse de Sillery, près de Québec. Il est inscrit sur la liste du collège des Jésuites et il déclare comme occupation, domestique.

Jean de Lalonde passe 3 contrats de mariage successifs[1] devant notaire avec 3 filles du roi, avant de se marier finalement en 1669 à Marie Barbant.

1 — le 4 novembre 1667, il passe un contrat de mariage devant le notaire Romain Becquet, avec Françoise Hermel (28 ans) de Pointe-aux-Trembles, fille d’un hôtelier du Havre, qui épousa plutôt Jean-Baptiste St-Amour, le 3 mai 1668. Elle apportait des biens estimés à 300 livres.

Le 19 octobre 1668, Jean de Lalonde signe un contrat devant le notaire Romain Becquet pour travailler à la seigneurie d’Autray à Lanoraie au profit d’Anne Gasnier, veuve du seigneur Jean Bourdon.

2 –le 27 septembre 1669, Jean passe un 2ième contrat de mariage devant le notaire Pierre Duquet avec Marie Poiré (28 ans) de la seigneurie d’Autray. C’est une parisienne de la paroisse Saint-Laurent, qui épousa finalement Jean Hardy, le 21 octobre 1669. Elle apportait des biens estimés à 950 livres et un don de 50 livres du roi.

3 — le 13 octobre 1669, Jean passe un troisième contrat de mariage devant le notaire Pierre Duquet, avec Perrette Vaillant, une parisienne de la paroisse Saint-Germain l’Auxerois, qui avait des biens estimés à 250 livres et un don de 50 livres du roi. Nulle trace de cette fille après 1669.

Le 22 octobre 1669, juste avant son mariage à Marie Barbant, Jean de Lalonde obtint une terre d’Anne Gasnier sur sa seigneurie d’Autray. La seigneurie est située à Lanoraie, à l’est de Montréal, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, en face de Sorel qui est sur la rive sud du fleuve.

4- le 14 novembre 1669, Jean de Lalonde passe finalement, devant le notaire Antoine Adhémar à Trois-Rivières, un contrat de mariage avec Marie Barbant, âgée de 30 ans, qui apportait des biens estimés à 200 livres. Marie Barbant est originaire de Saint-Rémi de Dieppe, Normandie. Elle est la fille d’Alexandre Barbant et Marie LeNoble. Mais l’acte de mariage est introuvable. Le mariage a peut-être eu lieu à Sorel ou à Lanoraie. Le jeune couple habite probablement à la seigneurie d’Autray.

On peut supposer que Marie Barbant était arrivée en Nouvelle-France sur le Saint-Jean-Baptiste qui quitta Dieppe au printemps de 1669. Ce bateau était frété par le sieur Guenet de Rouen et commandé par le sieur Philis.

Le 6 mai 1671, le premier enfant de Jean et Marie naquit. Il est baptisé Jean à Sorel. Il mourra jeune; il est décédé avant le recensement de 1681.

En 1672, Marie-Madeleine de Lalonde naquit. Mais on ne retrouve pas son acte de baptême. Le 18 février 1686, elle épousera, à l’âge de 14 ans, Guillaume Daoust alors âgé de 41 ans, dont elle aura 8 enfants.

Le 13 novembre 1673, Jean vend sa terre à d’Autray.

Le 13 juillet 1674, il loue une terre à l’île Perrot. Il travaille pendant quelque temps pour François Perrot et Robert Henry, mais cette association ne fonctionne pas. Ses associés font la traite des fourrures avec les indiens en leur donnant de l’alcool et Jean ne voulait pas être complice de cette manœuvre illégale. Le 17 mars 1675, Jean résilie son bail à l’île Perrot.

Le 10 octobre 1675, un 2ième fils, Jean-Baptiste de Lalonde, est né à la mission du Haut de l’Île. Il est baptisé le même jour à l’église Notre-Dame de Montréal (appelé aussi Ville-Marie).

Le 10 décembre 1678, Jean de Lalonde, ses 2 enfants (Jean et Marie-Madeleine) et sa femme Marie enceinte de 7 mois sont les premiers colons qui s’installent dans une concession de 120 arpents de terre dans la mission de Saint-Louis du Haut de l’Île, qui deviendra plus tard Baie d’Urfé.

Le 7 février 1679, un troisième fils naquit à Côte Saint-Pierre de l’île de Montréal; le 12 février, il est baptisé Jean à l’église des Saints-Anges de Lachine. Le 2 février 1682, Jean meurt de la fièvre à l’âge de 3 ans, à la mission du Haut de l’île de Montréal et est inhumé aux Saints-Anges de Lachine le lendemain.

Au recensement de 1681, Jean de Lalonde est inscrit à la Côte Saint-Pierre, dans le fief Verdun. Il déclare 40 ans (donc il serait né vers 1641). Il habite avec sa femme Marie, 42 ans; Madeleine, 9 ans; Jean-Baptiste, 6 ans; Jean, 3 ans. Un domestique habite chez eux, Georges, 16 ans. Jean possède 1 fusil, 4 bêtes à cornes, 12 arpents de terre labourable au Haut de l’Île.

Le 26 octobre 1682, Jean obtient une autre concession de 120 arpents sur les bords du lac Saint-Louis, accordée par François Dollier, supérieur du séminaire des Sulpiciens de Montréal. Ce lot à Baie d’Urfé est situé à la Pointe Saint-Louis, adjacente au terrain réservé pour la construction de l’église paroissiale. Aujourd’hui, ce terrain commence à la Pointe Caron et va jusqu’au chemin de fer. Les rues Westchester, Warwick, Cornwall, Victoria et Surrey de Baie d’Urfé traversent la propriété. La rue Dorset la coupe au milieu et, au bord de l’eau, se trouve le Yacht Club de Baie d’Urfé.

En 1682, ce territoire est considéré comme une mission de la paroisse des Saints-Anges de Lachine. Comme il n’y a pas d’église, c’est dans la maison de Jean de Lalonde que le curé Rémy fait des baptêmes et « dit ordinairement la messe de cette mission ».

En 1682, la guerre avec les Iroquois recommence. La région de Baie d’Urfé est très exposé étant la colonie le plus à l’ouest, en plein territoire des indiens.

En août 1684, Jean de Lalonde est nommé marguillier de la Mission du Haut de l’Île.

Le 21 août 1684, naît Guillaume de Lalonde à la mission du Haut de l’Île de Montréal. Son certificat de baptême aux Saints-Anges de Lachine indique qu’il est né exactement à minuit.

En 1685, une chapelle est construite sur la terre de Jean de Lalonde, et l’évêque Saint-Valliers inaugure la paroisse sous le nom de St-Louis du Haut de l’Île, qui deviendra Baie d’Urfé, d’après le nom du premier curé François Lescaris d’Urfé, sulpicien. Jean de Lalonde en est le premier marguillier.

Le 15 novembre 1686, Jean de Lalonde obtient une nouvelle concession de 6 arpents accordée par François Dollier.

Le 21 mars 1687, vente de la concession de 120 arpents (acquise le 26 octobre 1682) au sieur de Blainville.

Le 29 septembre 1687, les Iroquois attaquent Jean et 4 autres travailleurs dans les champs près de leur maison et ils sont tués. Les victimes sont enterrées à la chapelle Saint-Louis. Jean avait 47 ans; il laisse dans le deuil sa femme Marie (48 ans), ses 2 garçons, Jean-Baptiste (12 ans) et Guillaume (3 ans) ainsi que sa fille Madeleine (15 ans) mariée l’année précédente à Guillaume Daoust. En 1866, les dépouilles furent exhumées et inhumées à nouveau dans la crypte de l’église de Ste-Anne de Bellevue par Georges Chèvrefils, curé de la paroisse.

Après la mort de son mari en septembre 1687, Marie Barbant quitte sa terre du Haut de l’Île, pour se réfugier à Lachine, par crainte des Iroquois. Comme c’était la coutume à cette époque, elle se remarie 4 mois plus tard, le 26 janvier 1688, à Pierre Tabault (1645 – 1723), un résident de Lachine et ancien milicien de la compagnie Contrecœur du régiment Carignan-Salières. Il était veuf de Jeanne-Françoise Roy avec qui il avait eu 3 garçons: Pierre (12 ans), Alexis (8 ans) et Jean (5 ans).  Le 23 avril 1689, les prêtres sulpiciens leur donnent 4 arpents de terre et les Dames de l’Hôtel-Dieu leur donnent 266 livres.

Dans la nuit du 4 au 5 août 1689, survient le massacre de Lachine. L’historien Garneau raconte ainsi « On était aux premiers jours du mois d’août. Rien n’annonçait aucun événement extraordinaire. Dans la nuit, 1500 Iroquois traversèrent le lac Saint-Louis durant une tempête de grêle et de pluie qui les favorise, et débarquèrent en silence à Lachine. Avant le jour, ils se sont placés par pelotons à toutes les maisons sur un espace de plusieurs lieux. Les habitants sont encore ensevelis dans le sommeil. Les Iroquois n’attendent plus que le signal, il est donné. Alors s’élève un effroyable cri de mort. Les portes sont rompues et le massacre commence. Les sauvages égorgent d’abord les hommes; ils mettent le feu aux maisons qui résistent et lorsque les flammes en font sortir les habitants, ils épuisent sur eux tout ce que la férocité et la fureur peuvent inventer. Ils ouvrent le sein des femmes enceintes pour en arracher le fruit qu’elles portent et contraignent les mères à rôtir leurs enfants. » L’attaque se solde par la mort de 24 habitants et l’enlèvement d’environ 80 personnes dont 42 ne revinrent jamais. Les Iroquois brûlent 56 des 77 maisons que comptait le village. Le gouverneur Frontenac exagérera le nombre des victimes à 300 morts afin d’obtenir plus de renforts militaires pour la colonie.

En 1693, on trouve un document notarié indiquant que Marie a placé Guillaume (9 ans) en pension chez les Dames Hospitalières de Lachine.

En 1696, Jean-Baptiste (21 ans) est « engagé ouest » pour aller chercher des fourrures chez les Indiens.

Entre 1695 et 1698, Guillaume âgé au début de 11 ans, a un contrat de travail chez Jean Gervaise à Ville-Marie, à même où la famille Lalonde avait habité de 1677 à 1678.

En 1702, un peu avant sa mort, Marie Barbant fait concession de sa terre de Baie d’Urfé à son fils Jean-Baptiste. Guillaume déménageât avec son frère Jean-Baptiste et sa femme Jeanne Gervais à la ferme de Baie d’Urfé.

En 1717, Guillaume signe un contrat comme « engagé ouest » pour faire partie de l’expédition annuelle de traite des fourrures. Ces voyages partaient de Lachine au début du printemps et revenaient à l’automne. Il y a un musée de la fourrure à Lachine où on explique comment ces expéditions étaient réalisées. Quand Guillaume revint du pays des fourrures, la famille déménageât à l’île Perrot à la Pointe du Moulin. Ils ont vécu là jusqu’en 1727. Le vieux moulin est toujours là aujourd’hui; il a été restauré, il est entouré d’un parc et il est possible de visiter le centre d’interprétation adjacent.

Le 21 août 1752, Guillaume Lalonde décède; il est enterré dans le cimetière de Saint-Joseph de Soulanges. Il avait 68 ans.

Le 25 décembre 1764, Madeleine Helene (Sarah Allen) décède à Saint-Joseph de Soulanges. Elle avait 72 ans.

Ainsi prennent fin les 2 premières générations de Lalondes en Nouvelle-France. Les Lalondes sont maintenant bien établis dans Soulanges, Vaudreuil et dans l’ouest de Montréal. Au cours des années suivantes, des Lalondes migrèrent en Ontario et aux États-Unis, en particulier au Michigan. Il y eut aussi des migrations vers l’ouest du Canada ainsi que vers les États de la Nouvelle-Angleterre. Il y a même eu, au 18ième siècle, 2 Lalondes voyageurs qui se sont rendus en Louisiane et s’y sont établis.

 

Sarah Allen est faite prisonnière

En Nouvelle-France, la guerre avec les Indiens est terminée depuis 1701. Mais la guerre de succession espagnole commence car le roi d’Espagne Charles II, sans héritier, désigne pour lui succéder le duc Philippe d’Anjou, le petit fils de Louis XIV, ce qui n’est pas accepté par l’Angleterre. L’Angleterre déclare alors la guerre à la France qui appuyait Philippe d’Anjou. Cette guerre se propage en Amérique. La Nouvelle-France craignait que le Nouvelle-Angleterre attaque l’Acadie pour acquérir le contrôle de ce territoire. Afin de détourner les forces anglaises de l’Acadie, les Français font bon nombre d’incursions en Nouvelle-Angleterre avec l’aide de leurs alliés, les Indiens.

Entre 1690 et 1710, les colons de la Nouvelle-France, toujours en guerre contre les colons de la Nouvelle-Angleterre, avaient pris la tactique de partir en hiver, en raquettes, accompagnés d’un certain nombre de Sauvages et d’aller surprendre un ou plusieurs villages américains. Ils revenaient avec un riche butin et souvent ils ramenaient les enfants dont les parents avaient été tués dans la bataille.

Le 29 février 1704, sous la direction de Hertel de Rouville, une force de 50 Français et 200 Indiens Abénakis attaque le village de Deerfield (Massachusetts), un village de 300 habitants au nord-ouest de la Nouvelle-Angleterre. La bourgade était défendue par une palissade de 20 arpents de tour. Il y avait 4 pieds de neige sur la terre et les vents en avaient amoncelé des bancs jusqu’à la hauteur des palissades. Les assaillants entrèrent dans la place comme si elle n’avait été protégée par aucun obstacle. Lors de l’attaque, 47 résidents sont tués, 111 sont faits prisonniers et plusieurs bâtisses son brûlées.

Dans le village de Deerfield, se trouve maintenant un musée appelé « Memorial Hall » dans lequel on trouve plusieurs objets conservés de la nuit du 11 mars 1704 quand les Abénakis et les Français attaquèrent ce village.

C’est ainsi que Sarah Allen (12 ans) fut prise en guerre à Deerfield. Les prisonniers durent marcher de Deerfield à Montréal, une distance de 500 kilomètres. Ils arrivent à Fort Chambly au début d’avril 1704.

Sarah fut placée sous la tutelle de Jean Quenet à Baie d’Urfé. Le 30 mai 1705, à son baptême, le curé de Breslay la dénomme « Marie-Madeleine Sara Helene, anglaise » et mentionne qu’elle a 13 ans. En mai 1710, Louis XIV roi de France donne les « lettres de naturalité », c’est-à-dire le droit de résidence dans le « pays du Canada et de la Nouvelle-France » à 40 immigrants, dont Magdelaine Allyn.

Cependant à Deerfield, la vie se rétablit et Edward Allen, le père de Sarah est nommé greffier de la ville. Pendant les années suivantes, John Sheldon fit 3 expéditions en Nouvelle-France pour recouvrer les otages. Au mois d’août 1707, Edward Allen, le père de Sarah, était membre de la troisième délégation qui vint à Montréal. Il n’y a pas de document permettant de dire si Edward a rencontré sa fille Sarah qui demeurait à Baie d’Urfé dans la famille de Jean Quenet.

Sarah avait 2 frères, Edward (20 ans) et Samuel (5 ans) et 4 soeurs Mercy (18 ans), Martha (13 ans), Jemima (10 ans) et Hannah (8 ans) lors de l’attaque à Deerfield. Dans différents documents, son nom est aussi épelé Helene, Halaine, Éline, Tulaine, Allyn.

[1] Extraits de « Les Filles du Roi en Nouvelle-France » par Silvio Dumas.

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